Malgré leur importance pour les communautés locales en tant que source de protéines, leur rôle écologique dans les réseaux trophiques des forêts tropicales, et leur charisme général, les pangolins sont probablement aussi les mammifères les moins connus au monde. Et, bien que nous ayons identifié la consommation nationale et la traffic internationale comme les plus grandes menaces pour les pangolins, le déficit de recherches et de données en écologie et en histoire naturelle présente des obstacles importants à la mise en œuvre de programmes de gestion des pangolins, notamment le ciblage d’habitats essentiels.

Cela est particulièrement vrai pour les pangolins à longue queue (Phataginus tetradactyla), qui ne sont pratiquement jamais filmés dans les études de capture de caméra (contrairement aux pangolins géants) et qui semblent bien moins communs que les pangolins tricuspid (P. tricuspis).

Lors que les pangolins sont de plus en plus retirés de la nature, les efforts de la police finissent plus en plus avec les saisies des pangolins confisqués qui se retrouvent dans des centres de rehabilitation de la faune et des zoos in situ en Afrique de l’Ouest (et d’autres pays). Et, du moins aus Etats-Unis, le seul espèce de pangolin dans les collections captives est l’une des espèces de l’Afrique de l’Ouest, le pangolin tricuspid (P. tricuspis). Malgré cela, nous savons très peu de choses sur la façon de gérer les pangolins en captivité et la plupart des efforts déployés jusqu’à présent n’ont eu que relativement peu de succès à long terme – bien que cela soit en train de changer grâce aux efforts d’organisations comme le Pangolin Consortium d’Amérique du Nord et de Save Vietnam’s Wildlife.

Pour mieux développer les régimes alimentaires des animaux dans des situations ex situ, nous devons connaître la composition en éléments nutritifs du régime naturel et les concentrations circulantes de vitamines et de minéraux chez les animaux sauvages. Et, pour comprendre la santé des pangolins en captivité maintenus dans ces régimes et dans d’autres pratiques de soins en captivité, nous devons avoir un comprehension de ce qu’il est un pangolin en bonne santé. Il n’existe actuellement aucune valeur de base pour la nutrition ou la physiologie pour la pluparts des espèces de pangolins en milieu naturels. La détermination des paramètres de santé normaux des pangolins sauvages fournira des informations précieuses pour la gestion ex situ.

Les pangolins ont été exploités localement pour la nourriture et les médecines traditionnelles à travers l’histoire. Les trois pangolins d’Afrique de l’Ouest sont des produits de viande de brousse historiquement populaires et sont consommés localement dans un commerce qui aurait pu être durable. Cette consommation locale se poursuit aujourd’hui, malgré le fait que les pangolins soient légalement protégés dans la plupart des pays de l’aire de répartition. Les pangolins sont toutefois beaucoup plus menacés aujourd’hui par l’important commerce international illicite de pangolins vivants, de leur viande, et de leurs écailles, principalement destinés au Vietnam et à la Chine.

Depuis 2016, à peine une semaine se passe sans qu’on apprenne de la saisie des tonnes métriques d’écailles commercialisées illégalement confisquées – et on estime que des dizaines des milliers de pangolins sont chassés chaque année. Ce commerce est si important que les pangolins ont récemment été nommées comme les mammifères les plus fortement trafiqués au monde et ils ont un besoin urgent de mesures de conservation.

Les pangolins sont vraiment difficiles à trouver! Ils sont timides, cryptiques, principalement nocturnes, partiellement arboricoles, partiellement fossilifères et ne produisent pratiquement aucun son lorsqu’ils ne déchirent pas les nids de fourmis et de termites. En juillet 2018, le Groupe de Spécialistes des Pangolins de l’UICN a organisé un atelier de trois jours au cours duquel des experts mondiaux du pangolin se sont réunis avec des experts en écologie d’espèces cryptiques et en surveillance écologique pour identifier des moyens de surmonter ces problèmes de détectabilité dans la surveillance des populations sauvages de pangolin.

Nous avons déterminé que la solution se trouve la modification de la technologie existante et sur l’exploitation d’une technologie en plein essor pour augmenter les taux de détection du pangolin et réduire les coûts pour les parties prenantes de la conservation du pangolin.

Devenir un conservationniste actif dans la protection d’une espèce, d’un habitat ou d’une nation n’est pas une mince affaire et nécessite une formation théorique et pratique approfondie. Les conservationistes d’aujourd’hui doivent être un peu touche à tout, et posséder des connaissances en évolution, écologie et comportement de l’espèce cible, tout autant qu’en anthropologie et sociologie pour pouvoir mettre en place des stratégies de gestion appropriées à tous niveaux. Enfin, les acteurs de la conservation doivent souvent gérer à la fois le coté scientifique, administratif et logistique tout en respectant, et en collaborant, avec des ministres tout autant qu’avec les communautés locales.

Projet Mecistops et ses initiatives individuelles et collectives ne pourront atteindre la durabilité absolue que lorsque les Ivoiriens seront bien formés et prendrons en charge la gestion de leurs ressources naturelles, y compris les pangolins. C’est pourquoi le Projet Mecistops s’est engagé dans la formation de la future génération de scientifiques, d’écologistes et d’agents de la conservation de tous bords en Côte d’Ivoire et dans toute la région.

Pour ce faire, et au travers de nos différentes collaborations,  nous soutenons la formation des étudiants et des agents des différentes institutions partenaires par la supervision des etudiants de these et de masters incluant les bases telles que méthodologie, analyse de données, la rédaction de mémoires et de publications et la recherche de financements.

Nous donnons des formations de terrain incluants les méthodes standardisées pour le suivis des espèces et les méthodes de conservation participative, des formations pratiques sur la capture et la manipulation des animaux, et sur l’intégration et la gestion des relations avec les communautés locales.